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De la tête aux pieds
9 juin 2013

La compétition humaniste (1ère partie)

1992-bercy-becker-forget

Finale du tournoi de Bercy 1992 : Boris Becker bat Guy Forget tenant du titre

Boris Becker vient de battre Guy Forget à l’Open de Tennis de Paris Bercy en 1992. L’année précédente, le vaincu était le vainqueur. Ce qui me marque dans cette photo, c’est le regard que porte le Français sur l’Allemand qui vient de décrocher son troisième titre dans la capitale française. Il semble sincèrement admiratif de son adversaire. On sent l’admiration, la reconnaissance de la supériorité qu’il a dû ressentir au cours du match. Il ne paraît ni affecté ni déçu par sa défaite. La victoire était en dehors de ses possibilités. Le fait d’avoir tout donné et d’en avoir eu le sentiment permet d’accepter le sort d’une compétition. Cela ne veut pas dire que Forget accepte une infériorité à vie : « Je suis moins fort aujourd’hui mais cela ne signifie pas que demain je n’aurai pas ma chance ». Les progrès et l’intelligence permettent d’espérer inverser les rapports de force.

La compétition est un moyen d’accéder à la reconnaissance de l’altérité. Ici, on sent que Guy Forget est marqué par cette prise de conscience des qualités de joueur de Boris Becker. « Je ne pouvais rien. Tu es vraiment un très grand joueur ». Cette reconnaissance de l’être ne tue pas la conscience qu’il a de lui-même. Donner le meilleur de soi-même est une façon d’accéder à sa propre reconnaissance. « Au cours du match, ton jeu m’a permis d’aller au bout de moi-même, d’exprimer de nouvelles capacités et de donner le meilleur de moi-même même si j’ai perdu ».

Il y a ici une co-naissance, une naissance à soi-même et à autrui. Par la compétition, j’accède à une connaissance de moi-même et d’autrui. On considère trop le terme de la compétition comme une alternative ontologique entre les deux protagonistes. Si tu es, je ne suis pas ; si je suis, tu n’es pas. Seules la défaite et la victoire déterminent ces sentiments. Ces grands champions nous montrent que la compétition peut servir la promotion de tous les protagonistes quelque soit le résultat. La compétition perd son sens animal et accède ici à un sens humain.

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Commentaires
R
Merci David pour ta controverse que je trouve juste sur le plan historique. Il est vrai qu'il y a des personnes qui doivent en quelque sorte haïr ou bien être agressif pour rentrer en situation de compétition. Se mettre dans une situation émotionnelle vis à vis d'autrui, dans une situation de violence. Mais ne peut-on pas admirer autrui et chercher à gagner et être compétitif? Je crois que l'issue de la compétition peut être l'admiration. Quand on voit des Forget, des Nadal, des Simon, qui pour arriver à un tel niveau, ont dû affirmer et mettre en oeuvre des projets compétitifs, on peut se demander si admiration d'autrui et compétition peuvent se rapprocher. L'erreur c'est de ne pas oser battre l'autre à cause de l'admiration qu'on lui porte. Chercher à battre l'autre le fait progresser à condition qui modifie dans les temps les actions qui l'ont conduit à perdre. On peut s'affronter comme des chiens sur un terrain de sport et s'admirer à la fin du combat. Regarde les joueurs de rugby qui se mettent les coups de poings pendant le match et qui boivent une bière après "coup"...Regarde sur la piste, je te mets 200m sur un 5000, mais je t'admire....
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D
Interessant.<br /> <br /> Ptit contre pieds pour alimenter le débat,<br /> <br /> j'ai lu un bouquin de Haggelauer l'ancien entraineur deYannick Noah (tu me pardonneras l'orthographe de son nom , j'en suis pas sur).<br /> <br /> Il écrivait dans un des chapitres sur la limitation de la performence qu' un des facteurs de la limitation est l'admiration de son adversaire . il disait qu'en tennis il avait remarqué que beaucoup de joueur se bloquait, finalement heureux de perdre contre MAC ENROE ou Lendl et se contentait avant le match d'être arrivé en finale ou d'avoir accrocher réussit a faire un tie break contre le premier mondial<br /> <br /> Il essayait justement de faire attention a ses signes de satisfaction . ou meme d'admiration de son adversaire.il disait Yannick n'était jamais satisfait sauf par la gagne et il haissait, l'instant du match, son adversaire que se soit un francais en face ou Lendl ,Connors! il devait psycologiquement tuer son adversaire à chaque coup de raquette.<br /> <br /> c'était sa facon de se surpasser et il était incossolable après un match perdu genre on pouvait pas, lui en parler pendant 3jours après le match il fallait attendre qu'il digère.<br /> <br /> Dans l'Equipe LENDL le disait aussi c'était sa facon de se motover ce qui le rendait très antipatique alors que c'est quelqu'un de charmant .<br /> <br /> j'étais etonné de lire Wilander sur le meme sujet qui était dans la meme psychologie mais il se considérait en dessous de MAC ENROE et LENDL mais il était toujours étonné de les battre à Rolland par exemple.
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